En face de notre « espace nature » se situe la « Résidence du Martrais » pour personnes handicapées. Dès la naissance de l’association, une coopération s’est établie : élevage de chèvres, utilisation de la salle de réunion, de l’eau du puits, activités Land’Art et dessin au jardin, repas communs… et selon la disponibilité et les capacités des résidents : participation au jardinage, à la récolte des légumes, à la fabrication de jus de pommes…

Avec le temps, les échanges sont devenus moins fréquents. C’est pourquoi, avec Émilien, nouvel animateur de la Résidence, nous avons programmé une rencontre des partenaires.

Début septembre, nous gagnons donc la salle de réunion en force : je suis accompagné de six vaillants vayens pleins d’idées et d’énergie. Sur place, un groupe de résidents, l’animateur et deux membres du personnel nous attendent. Au programme : le remplacement du poulailler local et la création de carrés jardinés.

En ce qui concerne le poulailler, il est finalement décidé un démontage — une « déconstruction », selon le mot de Paul, en compagnie de nos jeunes. Les éléments récupérés seront réutilisés soit pour les carrés potagers, soit au jardin (extension de notre propre poulailler…). Mais que faire des poules et du coq pendant les travaux ? Joseph — un ancien pro dans ce domaine — et François — amateur de bonne chère — préconisent les « poules au pot ». Mais c’est bien triste pour ces gallinacées présentes depuis des années, et Rémi préfère leur offrir une retraite tranquille sur place. Plutôt que les exiler provisoirement sur notre terrain, il est prévu de leur fabriquer un abri provisoire dans l’enceinte actuelle en attendant le luxe de la future « maison de retraite ».

Le débat est aussi animé en ce qui concerne la partie jardinée. Il est souhaité des carrés surélevés pour un accès aux personnes en fauteuil, d’autres espaces « à hauteur de mains » pour éviter de se baisser. Le projet « niveau du sol » tel qu’il existait auparavant devant chaque « maison » de la Résidence est vite abandonné. Les résidents ne sont plus suffisamment aptes et motivés pour ce genre de travaux. Romain suggère des carrés potagers sur table. Une idée encouragée par Rémi qui a vu sur Internet des dispositifs de ce genre. Des palettes et planches constitueront les matériaux de base avec du « bidim » pour maintenir la terre sans retenir l’eau. Une terre que l’on pourrait se procurer sur le dépôt municipal voisin en l’enrichissant avec du terreau de pépinière. Quant à l’espace jardinière en hauteur, la proposition de Julian est retenue. Notre jeune adhérent a remarqué que le bac à poissons n’était plus utilisé. Alors, pourquoi ne pas le transformer en une vaste jardinière à bonne hauteur. Ce serait d’autant plus facile qu’il existe déjà une grille à mi-hauteur qu’il suffirait de renforcer. Et un robinet relié au puits voisin faciliterait l’arrosage !

Voilà du travail pour les prochains mercredis !

Le poulailler :

14 heures : on attaque ! En présence de Rémi — chef de chantier -, de 4 résidents et 6 membres de « Chemins d’avenir ». Pas facile de trouver une place et un outil pour chacun !

On commence par vider l’intérieur du bâtiment, puis l’on s’affaire à ôter les tôles du toit. Quelques-uns tentent de dévisser nids et perchoirs, mais les vis résistent ! Quant aux poules, effrayées par ce branle-bas, elles ont pris les ailes à leur cou et franchi la clôture. Romain, Tony et Yvan partent à la recherche de celles qui piétinent le terrain de foot. Bonne approche, mais ensuite nos jeunes démissionnent : ils ont peur d’être piqués par les braves poules !

Par étapes, les tôles du toit, les planches des côtés viennent s’entasser dans un coin de la cour. La patience de Paul est mise à rude épreuve : prendre le temps de dévisser n’est pas son fort, il préférerait forcer avec le pied de biche, quitte à casser… Et le voilà grimpé sur le toit pour démonter les dernières tôles ! En bas, tout le monde s’active. Joseph et Amélie se perchent sur un escabeau ou une brouette pour atteindre les cibles les plus élevées, Fares s’acharne sur l’intérieur dans la poussière et les odeurs de fiente, on démonte les portes, soulève et trie les planches…

Puis, rapidement un abri est conçu avec les matériaux de récupération en attendant que soit dressé le nouveau palais de ces dames.

Mais, nous n’avions pas prévu que cet abri pourrait servir de marchepied pour s’évader vers le terrain communal voisin ! Et durant une semaine, la volaille a bien mérité son nom : prenant appui sur le toit, elle a pris son envol, ne revenant que pour l’heure du souper…

Les “carrés potagers”

Réunion en salle pour une vidéo présentant le projet et des techniques démontage des palettes puis, un groupe conduit par Rémi se dirige vers l’atelier de découpe. Un autre, conduit par Émilien et Laurent, gagne notre jardin pour décortiquer des palettes. Chaque activité rassemble des jeunes de « Chemins d’avenir » et des Résidents. Il faut donc scier des poteaux de soutien et une structure pour la future jardinière surélevée. Préparer aussi des planches pour le fond et les côtés. Plusieurs palettes y passent, démontées au pied de biche ou à l’aide de cales et marteau. Joseph, Roger, Tony… se spécialisent dans le dépointage. Au bout d’une heure et demie, le tas de planches est appréciable. Les Résidents regagnent leurs maisons pour un goûter bien mérité, les jeunes partent pour une randonnée VTT en forêt… leur retour coïncide avec celui de nos glaneuses. L’occasion d’égrener quelques épis, de Se défouler sur le toit du nouveau cabanon en dévorant pommes et brioche…